Sous la direction de Marie-Claude Dinet-Lecomte et Pascal Montaubin, maîtres de conférences à l’Université de Picardie-Jules Verne, a été publié en 2014, aux Editions Encrage, un important ouvrage qui recense tous les hôpitaux de Picardie du Moyen Age à la Révolution.
Cet ouvrage contient les notices de 180 hôpitaux répartis dans 110 localités des départements de l’Aisne, de l’Oise et de la Somme.
Les notices ont été réalisées par une équipe d’historiens, d’historiens de l’art, d’archéologues, d’archivistes, et reposent sur un important travail de recherches.
Ci-dessous, un extrait de la notice concernant l’hôtel-Dieu de Roucy, rédigée par Jean-Christophe DUMAIN des Archives départementales de l’Aisne :
« 2 / Historique
Si quelques documents évoquent l’Hôtel-Dieu de Roucy au XVIIe siècle, son existence et son fonctionnement ne sont clairement documentés que dans la seconde moitié du XVIIIe siècle ; celui-ci consacre alors son activité aux pauvres. Un état général contemporain des établissements et fondations dans la subdélégation de Craonne signale cet Hôtel-Dieu comme « subsistant depuis longtemps par les bienfaits des anciens comtes de Roucy ». La participation de ces derniers à sa création est probable.
L’institution était dirigée par deux administrateurs, un ecclésiastique et un laïc, ce qui semble indiquer une double tutelle, à la fois religieuse et civile. Jean-Hippolyte Richon, prêtre prieur et curé de Roucy, et Henri Jamin, procureur fiscal du comté de Roucy, sont ainsi mentionnés comme administrateurs entre 1762 et 1787, sans interruption. La liste des « receveurs par charité des revenus de l’Hôtel-Dieu » est également assez bien connue, puisque François David Gondallier, sieur de Tugny, occupa cette charge jusqu’en 1762 ; lui succédèrent Gilles Pelcerf de 1763 à 1782, puis Nicolas Jamin avocat en Parlement de 1783 à 1788, et Jean-Marie Métreaux entre 1789 et 1792. Les comptes étaient rendus devant le bailli du comté de Roucy ou son lieutenant. La composition du personnel de l’Hôtel-Dieu était assez modeste : on relève annuellement un ou deux chirurgiens qui fournissaient pansements et médicaments et un maître d’école chargé de l’instruction des enfants des pauvres. Dès 1786, une sage-femme est également attestée.
Une grande part des dépenses était consacrée à la distribution de grains aux pauvres, essentiellement du seigle. Néanmoins ses ressources et par conséquent la redistribution aux nécessiteux apparaissent assez faibles. La duchesse d’Ancenis est ainsi obligée d’assurer sur ses propres deniers des distributions en argent et en blé envers les plus pauvres. L’établissement tirait une partie de ses revenus des propriétés qu’il détenait essentiellement à Roucy et Concevreux. A la veille de la Révolution, la contenance totale de ses terres et prés était de 113 arpents et 46 verges. Le procès-verbal d’adjudication des terres appartenant à l’établissement hospitalier, établi le 2 germinal an II (22 mars 1794), évoque encore les terres « dépendans de l’hostel-Dieu de Roucy appartenans aux pauvres dudit lieu ».
…/…
4 / Patrimoine
Aucun vestige »