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27 octobre 2012 6 27 /10 /octobre /2012 09:11

Adrien GRAVE est un architecte renommé de la première moitié du 20ème siècle.

Bien que né à Paris, on trouve la plus grande partie de ses ouvrages dans la région de La Baule – Pornichet.

En 1922, le quartier de La Baule-les-Pins voit le jour, Adrien GRAVE y signe quelques beaux exemples du style Art Déco.

En 1925, la comtesse Suzanne LANOUE fait construire à Pornichet, par les architectes Georges VACHON et Adrien GRAVE, la villa Ker Souveraine dite aussi Villa Rose ou Villa des Sirènes, de style néoclassique italien qui fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis 2002.

En 1927, avec Roger PONS, il édifie la gare de La Baule-Escoublac.

Le 15 juillet 1928, est bénie la première pierre de l’église Sainte-Thérèse de La Baule-les-Pins, dont Adrien GRAVE est l’architecte. Elle sera remplacée par une nouvelle église en 1972.

En 1934, dans la pinède de La Baule,  il fait construire la villa « Les Korrigans », de style Art déco inspiration PAQUEBOT, qui évoque un navire.

De nombreuses maisons de La Baule réalisées par Adrien GRAVE sont classées au patrimoine « exceptionnel » de la ville.

On lui doit également les armoiries de La Baule-Escoublac.

Blason La Baule-Escoublac (Loire-Atlantique)

Blason de La Baule-Escoublac créé par Adrien GRAVE

Mais  quel est donc le lien entre Adrien GRAVE et Roucy ?

Né en 1888 Adrien GRAVE a 26 ans lors de la déclaration de la guerre en 1914. Sa classe d’âge est mobilisée dans la Réserve de l’armée territoriale. C’est à cette occasion, et avant de devenir un architecte réputé, qu’il découvre Roucy et Gernicourt dont il « croque » quelques paysages sur un carnet.

Il nous a ainsi laissé ce dessin du prieuré de Roucy réalisé le 16 décembre 1914.

Adrien GRAVE 4a

Dessin d'Adrien GRAVE, daté du 16 décembre 1914 et intitulé :

"Un de nos Palaces ?? à Roucy"

(Collection privée)

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28 janvier 2012 6 28 /01 /janvier /2012 08:02

Jan HofmanNous vous présentons, aujourd’hui, un épisode de la Première Guerre mondiale qui s’est terminé tragiquement à Roucy en 1917. S‘il est, semble-t-il, oublié dans notre village, il reste présent dans la mémoire des habitants de la région de Velka Jesenice en République tchèque d’où son héros est originaire.


Notre connaissance commence par la découverte du blog de Evy et Petra Cicákovi qui décrivent une de leurs balades à vélo, le 20 janvier 2011, en Tchéquie, dans le district de Náchod (région de Hradec Králové). Elle se poursuit par une balade en voiture des membres du Club de l’histoire et de l’aviation Jindřichův Hradec, en Bohême du Sud, qui se rendent à un meeting aérien près de Paris.


1ère partie. Une balade à vélo en République Tchèque.


Evy et Petra découvrent une statue
« Lentement mais sûrement, nous arrivons  au centre du village de Velka Jesenice, occupé par l’église entourée du cimetière. Nous étions déjà passés par là plusieurs fois sans nous y arrêter et sans avoir rien remarqué. Finalement, devant l’église, près du mur du cimetière, nous apercevons un groupe de sculptures plus grandes que nature et dont on ne trouve pas de trace sur le Net.

L'église et le cimetièreL'église et le cimetière (Blog de Evy et Petra)

Elles ont pourtant été solennellement inaugurées le 16 septembre 1928, en présence de nombreuses associations, de généraux, du Premier Ministre, du Ministre de la défense, des représentants de l’Ambassade de France et d’une foule de plusieurs milliers de personnes. Pendant la cérémonie, des avions ont survolé les spectateurs à plusieurs reprises.

Statue de Jan Hofman

Statue de Jan Hofman (Blog de Evy et Petra)

La sculpture représente un aviateur avec une casquette de cuir, accompagné d’une femme symbolisant la patrie.   
Statue de Jan Hofman, détail

Détail de la statue de Jan Hofman (Blog de Evy et Petra)

Cet aviateur est Jan Hofman né non loin d’ici, à Nouzin, en 1889. Il perd sa mère à l’âge de 6 ans. Son père se remarie et s’établit à Velka Jesenice. Il apprend le métier de pelletier à Nve Mesto en Moravie puis voyage à Prague, en Bavière et en Suisse.


Jan Hofman engagé dans la Légion
Très actif, il est membre de l’organisation sportive et sociale Sokol « le Faucon ». Il est à Paris à la déclaration de guerre. Dès le début du conflit il s’engage comme volontaire dans l’armée française et devient l’un des membres fondateurs de la compagnie « Na Zdar ». Après une courte formation, il se retrouve dans les tranchées avec 300 camarades tchèques en novembre 1914 (12ème Division, 3ème brigade) dans l’infanterie de la Légion étrangère. Le 16 juin 1915, il est blessé à la main. Il est opéré, mais n’est plus apte à continuer sa carrière dans l’infanterie.

Poincaré, Benès et Castelnau et légionnaires tchécoslovMM. Poincaré et Benès remettent aux Légionnaires tchécoslovaques leur 1er drapeau

en présence du Général de Castelau (Collection privée)

L’ aviateur
A cette époque, M. Rastilav Štefánik, qui deviendra ministre de la défense en 1919, veut créer une unité d’aviation tchèque, mais son projet échoue. Jan Hofman s’engage alors dans l’aviation française (escadrille N° 80 ou 82), qui utilise des avions de type Nieuport 17. Le 5 Mars 1917, il reçoit son premier avion qu’il baptise « Sokol (Le faucon) ».

Jan hofman élève pilote en 1916 aJan Hofman élève pilote en 1916 (Blog de Evy et Petra)

Le 18 mars, il attaque un avion allemand qui survole la ligne de front. Pendant le combat, il est heurté par l’aile de l’avion ennemi. Personne ne sait si c’était intentionnel ou si l’avion allemand était déjà endommagé. Ce dernier s’écrase au sol… et l’avion de Jan Hohman tombe juste après.

Nieuport 17. 1Le Nieuport 17 au combat (Collection privée)

Jan Hofman enterré à Roucy
Le caporal Jan Hofman est enterré dans le cimetière de Roucy, à 20 km de Reims et environ 130 km à l’est de Paris. Les habitants du village entretinrent la tombe jusqu’en 1928, date à laquelle ses restes furent incinérés et déposés dans le monument de la Résistance au château de Troja à Prague.


A Roucy, il ne reste aucune trace de sa tombe qui se trouvait près d’un grand marronnier.


Josef Wagner auteur de la statue
Josef Wagner s’est inspiré d’une photo de Jan Hohman pour sculpter sa statue. C’est Marie Kulhánková, sculptrice et future épouse de J. Wagner, qui posa pour la statue représentant la Patrie.

Joseph WagnerJoseph Wagner (Blog de Evy et Petra)

J.Wagner a sculpté de nombreuses œuvres. Il a également restauré des statues à Kluks et à Bethléem où il a vécu de 1935 à 1939.


La statue nous rappelle les travaux du sculpteur Otto Gutfreund, dont J.Wagner a été l’élève. O.Gutfreund a également voulu s’engager dans la légion étrangère, mais il fut refusé pour une raison inconnue. Il passa la guerre dans un camp d’internement. Le monument a été sculpté par les frères Josef et Antonin Wagner.

Le monument aux morts a

Le monument aux morts (Blog de Evy et Petra)

Avant de partir, nous faisons un petit arrêt devant le monument des victimes de la guerre 14-18 où nous cherchons le nom de Jan Hofman. Et… oui, il y est ! »

Le monument aux morts cDétail du monument aux morts (Blog de Evy et Petra)

 

2ème partie. Une balade en voiture en France.
 

Quelques temps avant la balade à vélo de Evy et Petra, huit membres du Club de l’histoire et de l’aviation Jindřichův Hradec, en Bohême du Sud, s’étaient rendus, en voiture, à La Ferté près de Paris pour participer à un meeting aérien.


Pélerinage en Lorraine et dans les Ardennes
« Nous profitons du voyage pour visiter les endroits où des soldats tchèques ont combattu durant la 1ère guerre mondiale : Darney, Verdun, Vouziers, Chestres et Terron.


Le vendredi 9 juin 2000, la rencontre avec les habitants et le maire de Terron est inoubliable. Le maire et les propriètaires nous ont fait visiter la maison du commandement du 21ème régiment d’artillerie tchèque en octobre 1918.


Découverte de l’Aisne et du monument aux Chars d‘Assaut
Reprenant notre voyage, nous découvrons par hasard un monument sur la route RN 44 où sont exposés d’anciens tanks. Le lieu, inconnu de nous jusque là, s’appelle les Chars d’Assaut. Il commémore la première utilisation de chars français au cours de la Première Guerre Mondiale. On peut y voir l’ancienne technique militaire : les chars et les semi-chenillés. Notre curiosité étant la plus forte, nous les examinons jusqu’aux moindres détails. Etant employé de musée, je suis stupéfait que les panneaux explicatifs n’aient pas été dégradés.


Arrivée à Roucy
Nous continuons vers Roucy. C’est là que l’un de nos pilotes de guerre, l’aviateur tchèque Jan Hofman, connut une fin tragique. Jan servit au début de la guerre dans l’infanterie et y fut blessé. Après sa guérison, il s’engagea dans l’aviation.

Nieuport. 2Avion Nieuport 17 (Collection privée)

Il effectua de nombreuses sorties contre l’aviation allemande mais lors d’un combat aérien, le 18 mars 1917, il  fut atteint près de Roucy où son avion s’écrasa. Les habitants de Roucy entretinrent sa tombe pendant des années.


Recherche de la tombe de Jan Hofman dans le cimetière de Roucy
Ayant avec nous la photo de sa tombe, prise en 1928, nous espérons faire la comparaison 72 ans plus tard.
Arrivés à Roucy vers 16h30, nous nous arrêtons sur la place et cherchons le cimetière et la tombe de Jan Hofman. Les gens sont surpris de notre demande et ne connaissent rien de lui. Nous traversons le cimetière de long en large plusieurs fois. Nous retrouvons l’arbre et le mur figurant sur la photo, mais la tombe au pied d’un grand marronnier n’existe plus...

P1080954

Cimetière de Roucy (Collection privée)

Après ces péripéties nous remontons en voiture. La fatigue se lit sur nos visages ainsi que notre déception que les habitants n’ait pas conservé la tombe de notre aviateur. Nous sommes tristes, mais notre camarade Jarda se souvient du regard étonné des Français voyant notre groupe venir de si loin visiter leur cimetière et Vláda Vojta nous remonte le moral avec ces mots :  « Les Français ont du nous prendre pour des inspecteurs de police en voyage ».


Fin de la balade et départ pour le meeting
Après la visite des monuments militaires, des cimetières et des champs de bataille, nous décidons, pour changer un peu, de visiter la ville de Reims...


Nous nous dirigeons ensuite vers le sud-est de Paris, à l’aéroport de la Ferté Alais.


Nous arrivons à minuit. Il pleut et tout est fermé. La police garde l’entrée. Nous parlons anglais avec les policiers français. Par bonheur, un des policiers est d’origine russe et connait un peu la république Tchèque. Nous parlons russe avec lui et pouvons enfin nous expliquer. Finalement, on nous autorise à entrer sur le parking et à dormir dans la voiture... après que nous ayons offert une tournée de bières tchèques !


Le lendemain, nous partons au meeting aérien. »

 

F I N


Tous nos remerciements à nos amies tchèques, Zdenka, de Kutna Hora, et Alena, de Bezons, sans qui nous n’aurions pu écrire cet article.


Références :
http://www.cicakovi.estranky.cz/clanky/zajimavosti-na-vyletech-v-nasem-okoli-v-roce-2011-zhlednute/1.-jak-to-jen-pujde-budeme-hledat-zajimavosti-v-lednu---3.dubna-2011.html


http://www.jhzpravodaj.esnet.cz/2001/kveten32001.html

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4 janvier 2012 3 04 /01 /janvier /2012 18:36

3Nous vous présentons un document découvert dans un Almanach de l’Action française. Il concerne Alphonse Arsène DOLLE, né le 3 janvier 1860 à Pierrefonds, dans l’Oise, qui s’établit à Roucy comme notaire avant de devenir le maire du village.   
Malgré les prochaines élections dans notre pays, ne voyez dans la publication de ce document qu’un intérêt historique…

 

Article paru dans l’Almanach de l’Action française 1913.
Maître Dollé, notaire à Roucy jusqu’en 1909, ancien Président de la Chambre des notaires de l’Arrondissement de Laon était maire de Roucy quand il adhéra à la Ligue d’Action française en 1913. Il devint Vice-président du groupe de l’Aisne.
Le 15 juin 1913, en riposte à l’attaque parue, contre lui, dans la Démocratie de l’Aisne, M. Dollé, maire de Roucy, répond par une lettre ouverte, qui explique son ralliement à la Monarchie. Cette lettre est reproduite dans L’Almanach de l’Action française 1913 à la suite de l’article ci-dessous :
                                      img778                                      Un Ralliement  à la Monarchie.
                                                « On se rallie à la race qui fit la France… »
Certains de nos contemporains s’imaginent que l’Action Française se recrute uniquement dans la jeunesse et n’atteint presque jamais une personne d’un âge mur. Ils oublient, ou ignorent, que parmi les adhésions publiques qu’elle a reçues, nous trouvons les noms de Jules Lemaître, de l’Académie Française, des généraux  Bonnal, ancien commandant de l’Ecole supérieure de Guerre, Jeannerod et Donop, anciens commandants de corps d’armée, de Emile Flourens, ancien ministre, de Eugène Cavaignac, fils et petit-fils de ministres républicains, et d’autres encore que nous ne pouvons nommer faute de place.
Dans nos pays, que l’on disait si réfractaires à la vérité politique, les ralliements à la monarchie ont été aussi très nombreux. Nous ne pouvons les citer tous, contentons-nous de mentionner l’un des plus caractéristiques. Il s’agit de M. Alphonse Dollé, maire de Roucy (canton de Neufchâtel). M. Dollé qui fut notaire dans cette ville pendant vingt ans, a été nommé successivement adjoint par deux fois et maire par trois fois. Au mois de mai dernier, il fut réélu maire par huit voix contre deux bulletins blancs. Attaqué par un journal local, M. Dollé lui a adressé la belle lettre suivante qui fut reproduite, en son temps, dans tous les journaux du pays. Nos lecteurs apprécieront les raisons profondes qui ont fait de lui, républicain radical, un royaliste convaincu.
Lettre de A. DOLLE, maire de Roucy.
« L’Action Française, dont vous semblez étonné qu’un Maire, autrefois républicain, soit devenu membre, est, en France, le seul organe  du nationalisme intégral, c’est-à-dire des Français assez patriotes pour placer dans la solution de tout problème politique, la « Patrie avant tout ».         
« Si nous sommes parfois contraints, comme je l’ai été, de signaler au grand jour, de vilains actes individuels, ce n’est pas tant, croyez-le, pour en brimer les auteurs, des compatriotes souvent égarés, mais des Français après tout, que pour illustrer par l’exemple, l’exposé de nos vérités, pour montrer sur le vif, ce que la République, en France, fait de ses enfants, comment le régime, pour se soutenir, développe l’égoïsme, les vices et les tares de ses partisans.
« De ce régime, de ces vices et de ces tares, la France se meurt.
« Pour nous éviter le sort de la nouvelle Pologne, des patriotes venus des points les plus opposés de l’horizon politique, unis dans une même angoisse devant le péril, ont dû conclure, comme seul moyen de salut, à la nécessité de rétablir la monarchie légitime.
« Chimères, pensent les esprit peu avertis.
« Qu’ils songent, ceux-là, à ce que nos quarante Chefs capétiens avaient fait en mille ans de notre pays informe, avant eux, divisé, et qu’ils comparent leur résultat final à ce que la Révolution a fait du même pays, en moins de cent ans.
« Qu’ils songent, d’autre part, à tout ce que nous fait espérer la fière déclaration d’une admirable clairvoyance politique, montée d’un cœur patriote aux lèvres d’un exilé, que notre Prince a fait acclamer à San Remo*, et ils comprendront alors pourquoi, les ancêtres ayant réussi à faire notre grande France, malgré des divisions et difficultés autrement graves que celles actuelles, le descendant direct de ces mêmes Chefs, l’aîné de la Maison de France, l’héritier des vertus capétiennes, peut, à son tour, et seul, peut, au milieu des monarchies menaçantes, restaurer notre malheureux pays que tant d’ennemis s’acharnent à désorganiser. 
« Certes, sa tâche sera lourde, parce que nous avons trop laissé démolir.
« Mais, à l’Action Française, nous n’avons pas de doute sur le succès final, parce que là, au moins, nous connaissons tous, nous autres, l’intelligence si claire, si haute, si française de nos Maîtres, la valeur et le dévouement de nos Chefs, le courage que la foi seule donne à leurs troupes, et parce que les résultats de chaque jour nous garantissent ceux du lendemain.
« Enfin, et vous savez comme nous, par ce qu’ont révélé l’aviation et le Maroc, que les sources de notre énergie nationale ne sont pas toutes taries.
« Par ces maîtres, ces chefs, ces troupes, par les Français restés patriotes, qui, chaque jour, augmentent nos rangs, Dieu aidant, la France sera sauvée.
« Grâce à eux, notre Patrie qui avait été contaminée la première par le virus révolutionnaire des théories faussement humanitaires d’un métèque orgueilleux et malade, le trop fameux Suisse, J-J. Rousseau, grâce à eux, dis-je, la France conservera son avance en guérissant avant les autres nations atteintes à leur tour.
« Par eux, notre Patrie reprendra son ancienne place, sa vraie la première à la tête des nations civilisées.
« Cela vaut bien que l’on confesse en public les erreurs passées, et vous explique que l’on signe : 

          A. DOLLE,
      Ancien républicain,
Ligueur d’Action Française.
  img791

 

 

 

 

 

 

*N.D.L.R. : le 16 février 1899, Philippe duc d’Orléans (1869-1926), prétendant orléaniste au trône de France sous le nom de Philippe VIII,  publiait son manifeste le plus célèbre, le manifeste de San Remo, dans lequel il justifiait son combat contre les juifs.

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30 décembre 2011 5 30 /12 /décembre /2011 10:36

Après l’effondrement de l’armée française en juin 1940, le nouveau gouvernement, dirigé par le maréchal Pétain, demande l’armistice, le 17 juin, tandis que le général de Gaulle rejoint l’Angleterre et lance de Londres, le 18 juin, un appel pour continuer la lutte contre l’occupant nazi.

Signé à Rethondes le 22 juin 1940, l’armistice franco-allemand prévoit le découpage de la France en plusieurs zones séparées par une ligne de démarcation.

Dès le 25 juin, la ligne de démarcation coupe la France métropolitaine en deux grandes zones principales :

-         la « zone occupée » par les Allemands et placée sous l’autorité du gouverneur militaire de Paris

 Elle couvre un peu plus de la moitié du territoire. Elle sera rebaptisée « zone nord », en novembre 1942.

-         La « zone libre » dont Vichy, où s’est installé le gouvernement français, devient en quelque sorte la « capitale »

Elle sera rebaptisée « zone sud », en novembre 1942,  après son invasion par les Allemands.

Longue de près de 1 200 kilomètres, la ligne de démarcation part de la frontière espagnole et remonte, au gré des exigences de l’occupant, jusqu’à la frontière suisse.

Par ailleurs, l’Alsace et la Lorraine sont annexées de fait par l’Allemagne en août 1940 et les départements du Nord et du Pas-de-Calais, très riches en bassins miniers, sont placés sous l’autorité du gouverneur militaire de la Belgique et coupés du reste de la France par la ligne de la Somme.

Mais ce que l’on sait peut-être moins, c’est qu’une zone qui va de l’embouchure de la Somme jusqu’au Rhône, à sa sortie du lac Léman, est dénommée « zone réservée » par les Allemands et « zone interdite » par les Français qui ne peuvent s’y rendre que très difficilement. Elle est interdite au retour des réfugiés et destinée à la colonisation par des agriculteurs allemands qui devaient s’installer sur des terres confisquées. Cette ligne de démarcation traverse le département de l’Aisne et passe par Laon.

Carte extraite de herodote.netCarte extraite de herodote.net

Des règles très strictes régissent le franchissement de la ligne « interdite ». Les candidats à la traversée sont soumis à des démarches interminables et à de multiples tracasseries administratives. Dès l’origine, les traversées clandestines sont nombreuses. Dès lors les contrôles deviennent plus nombreux et plus stricts ce qui valut à la mairie de Roucy, comme aux autres communes de l’Aisne, de recevoir cet étonnant courrier de la Préfecture du 20 mai 1941 :

1941. Ligne de barrage Nord-Est b(Collection privée)

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24 décembre 2011 6 24 /12 /décembre /2011 14:20

001Le 2 mai 2001, le coq qui surveille le Chemin des Dames du haut du clocher de l’église de Roucy perd un de ses éléments. Un morceau de la croix qui le soutenait tombe sur la chaussée et sur une voiture. Le maire, Daniel CHARLES, alerte les sapeurs-pompiers de Beaurieux qui, sous la conduite du Lieutenant Denis DUPORT, sécurisent le site en attendant l’arrivée de la « grande échelle » dite EPA (Echelle Pivotante Automatique).

002C’est un vieux coq, bien ferme, puisqu’il faudra 2 heures aux Sapeurs Pompiers de Laon pour, le 5 mai, découper le volatile.

003Le conseil municipal décide d’installer un nouveau coq et les démarches nécessaires pour obtenir des subventions sont effectuées.

008Le 15 octobre 2002, un beau coq flambant neuf, tout doré, est installé par l’entreprise Indelec de Douai au sommet de l’édifice. Les enfants de l’école de Roucy assistent à l’évènement ainsi que quelques habitants.

004

006

007Le 24 octobre 2002, a lieu la bénédiction par l’abbé LAMBERT qui présente ainsi la célébration : « C’est un usage que l’on rencontre souvent dans notre pays : le clocher de nos églises est surmonté d’une croix, mais aussi d’un coq.

Le coq est un animal familier de nos campagnes, qui symbolise la vigilance, qui n’attend pas le lever du soleil pour annoncer le jour, pour éveiller les dormeurs. A son poste de garde, au sommet du clocher, il a un rôle semblable il avertit : « Veillez car le seigneur est proche »

En bénissant cette représentation du coq, bénissons Dieu qui nous appelle à veiller dans l’attente de son jour. »…

009010Après la cérémonie les habitants du village se retrouvent dans la salle des fêtes autour d’un coq au vin, pardon ! pour un vin d’honneur.

013

Puis chacun regagne ses pénates...

014L’aurais-je trop arrosé ?

015Décidemment je l’ai trop arrosé !

Marie-Cécile ALGLAVE nous gratifia d’un bel article dans Au fil de l’Aisne, en décembre 2002.

017Les années ont passé… En juillet 2010 de nouveaux travaux sont entrepris. Cette fois la toiture du clocher est remplacée par la SNC Chauvière de Jonchery-sur-Vesle, ce qui permet à l’artiste de s’exprimer :

100

Victor Lejeune.

Pointe sèche sur rhodoïde, pastel. 140x255 mm

et nous vaut quelques photos montrant la hardiesse des couvreurs.

101105106112114122130132139150Toutefois l’église continue de se dégrader. Des infiltrations d’eau provenant des chéneaux détériorent les murs intérieurs ce qui nous vaudra sans doute un jour de nouveaux travaux, mais bien moins impressionnants.303

A suivre...?

350

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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 17:42

Gilles de RaisIl était une fois un seigneur de Bretagne nommé Gilles de Rais.

Il naquit en 1404, au château de Machecoul, capitale du Pays de Retz, ou au château de Champtocé-sur-Loire, « en une chambre appelée la tour Noire ».

Gilles de Montmorency-Laval appelé « Gilles de Rais ou de Retz », était baron de Retz, seigneur de Machecoul, de Tiffauges, de Pouzauges, de Champtocé-sur-Loire, d’Ingrandes, de La Bénate, du Coutumier, de Bourgneuf-en-Retz, de Bouin, Saint-Etienne-de-Mer-Morte, Pornic, etc.

Ses immenses revenus, ses alliances et sa parenté avec de grandes familles nobles firent de lui un des seigneurs les plus en vue de son époque.

Il fut une grande figure de la guerre de Cent Ans avant de tomber dans la décadence et la débauche, jusqu’à être condamné « pour sorcellerie, sodomie, et meurtres d’enfants ».

Il fut pendu puis brûlé à Nantes, le 26 octobre 1440.

Très vite dans les campagnes de Bretagne, du côté des châteaux de Tiffauges, de Champtocé ou de Machecoul où il avait résidé, sa figure se confondit avec celle de « Barbe bleue ».

Descendant des comtes de Roucy

Parmi ses ancêtres, Gilles de Rais avait pour arrière-arrière-grands-parents, Amaury III de Craon (1279-1332) et Béatrix de Roucy-Pierrepont (1285-1328), fille de Jean IV de Roucy-Pierrepont, comte de Roucy, et de Jeanne de Dreux.

Après la mort de sa mère en 1415 et de son père la même année, Gilles et son frère René furent élevés par leur grand-père maternel, Jean de Craon, lui-même petit-fils de Amaury et de Béatrix de Roucy-Pierrepont.

Gilles de Rais 2
Gilles de Rais

Un héros de la guerre de Cent Ans

Petit-neveu du connétable Bertrand du Guesclin, Gilles de Rais entreprit une carrière militaire. Il s’illustra d’abord sous les ordres de Jean V de Bretagne en prenant une part active dans les querelles de la guerre de Succession de Bretagne entre les Montfort et les Penthièvre (1420).

Puis il passa au service du roi de France Charles VII et combattit contre les Anglais de 1427 jusqu’en 1431.

Au cours de la campagne qui conduisit Jeanne d’Arc d’Orléans à Reims puis sous les murs de Paris, où se brisa sa fortune, Gilles de Rais, chevauchait à côté de la Pucelle ; il était chargé de veiller à sa sûreté.

Siège d'une ville pendant la Guerre de Cent ans.Le 17 juillet 1429, Charles VII fut sacré dans la cathédrale de Reims, Jeanne d’Arc à sa droite, Gilles de Rais à sa gauche. Auparavant le jeune baron et trois autres grands seigneurs étaient entrés dans la cathédrale, en armure et à cheval, escortant l’abbé de Saint-Remi qui portait la Sainte Ampoule.

Jeanne d'Arc 3

Le Sacre de Charles VII (Ivoire sculpté du XVe siècle)

Après la cérémonie du sacre, Charles VII fit chevalier, Robert de Sarrebruck, seigneur de Commercy et comte de Roucy par son mariage avec Jeanne de Roucy-Pierrepont, et éleva Gilles de Rais, qui avait alors vingt-cinq ans, à la dignité de maréchal.

Les fêtes passées, le roi, accompagné par Jeanne d’Arc, quitta Reims pour Corbeny. La cour séjourna à Cormicy le 21 juillet, avant d’aller se restaurer au château de Roucy le 22. Le comte de Roucy devait probablement escorter le roi ou l’avait devancé pour hâter les préparatifs de la réception et pour accueillir ses hôtes. Gilles de Rais fut ainsi reçu dans le château de ses ancêtres. Après le repas, le cortège se remit en route, par Pontavert, vers l’abbaye de Saint Marcoul pour, le lendemain, selon la tradition, y toucher les malades atteints d’écrouelle.

Le déclin

Son échec, avec Jeanne d’Arc, lors du siège de Paris, dû à la trahison de Georges de La Trémoille qui fit se replier l’armée française, entraîna le discrédit de Gilles de Rais auprès de la Cour et l’incita à se retirer sur ses terres.

Gilles de Rais 1

Gilles de Rais

Héritier à vingt ans d’un patrimoine considérable, il était marié à Catherine de Thouars qui lui avait apporté en dot de nombreuses terres en Poitou. Gilles de Rais posséda pendant un temps la plus grosse fortune d’Europe, qui disparut peu à peu, dilapidée par ses prodigalités, son faste et ses débauches.

La déconfiture commença dès 1429. La guerre avait occasionné d’immenses dépenses. Il pratiqua le brigandage mais cela resta insuffisant.

Il commença alors à vendre des propriétés. En 1433, il ne lui restait plus aucune terre à part celles de sa femme en Poitou et deux châteaux en Anjou.

L’alchimie puis la magie

Gilles de Rais eut alors recours à l’alchimie. Ne parvenant pas à la réalisation de la pierre philosophale il se tourna vers la magie.

On dit qu’il promettait tout au diable, excepté son âme et sa vie. Il continuait ses exercices pieux tout en s’adonnant aux pratiques les plus impies et à la dépravation de mœurs la plus criminelle. C’est à cette époque qu’il commença à immoler des enfants.

Chateau de Machecoul 14.08.2011. 4

Château de Machecoul en août 2011

Un criminel hors du commun.

Le 13 septembre 1440, l’évêque de Nantes cite Gilles de Rais à comparaître après avoir recueilli des témoignages et des rumeurs sur les exactions de celui-ci.

Lorsqu’il est arrêté le 15 septembre 1440 en son château de Machecoul, il est accusé d’être entré armé dans une église et d’avoir, pendant l’office, molesté et arrêté un homme lige (vassal) du duc de Bretagne. Ce n’est que le 8 octobre qu’il découvrira devant le tribunal de l’Inquisition ses véritables chefs d’accusation : sodomie, sorcellerie et assassinat d’enfants. On estima à 140 environ le nombre de ses victimes, toutes tuées à Champtocé, Machecoul, Tiffauges, Nantes, Bourgneuf et Vannes.

S’ouvre alors l’instruction du procès civil qui va être l’instrument de sa chute. Il est emprisonné dans le château de Nantes tandis que le duc de Bretagne diligente une enquête. Deux des gens de Gilles de Rais sont arrêtes, Henriet et Etienne Corillaut dit Pontou ou Poitou.

Le jugement et l’exécution de la peine

Le jugement est prononcé le 25 octobre par le tribunal présidé par le procureur et sénéchal de Bretagne, Pierre de l’Hôpital : Gilles de Rais et ses deux valets sont condamnés à être pendus puis brûlés.

Le lendemain matin, après une messe à la cathédrale Saint-Pierre de Nantes, l’exécution est accomplie. Tandis que les valets sont laissés sur le bûcher, le corps de Gilles de Rais en est retiré, avant d’être trop abîmé par les flammes, conformément à la requête qu’il avait formulée et qu’on lui avait accordée avant son exécution. Son corps est enseveli dans l’église du monastère des Carmes, à Nantes. Ce monastère et le monument funéraire dédié à sa mémoire furent détruits durant la Révolution française.

Descendance

Gilles de Rais ne laissa qu’une fille : Marie de Montmorency-Laval dite « Marie de Rais », qui lui succéda à la tête de la baronnie de Retz.

Elle se maria avec Prigent VII de Coëtivy puis avec André de Lohéac et mourut en 1458, mais n’eut jamais d’enfant.

FIN

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 12:36

De fin décembre 1914 à la mi-mai 1915, le Général MANGIN a établi le Q.G. de la 5ème D.I. dans le prieuré de Roucy

On peut lire une relation de cet épisode dans l’ouvrage de Henri DUTHEIL De Sauret la Honte à Mangin le Boucher. Roman comique d’un état-major (retrouvez cet ouvrage sur notre blog  dans la recherche par thème : « Roucy dans les livres »).   

Cinq albums photos ayant appartenu au général Charles Mangin, ont été mis en ligne sur le site de la Bibliothèque nationale de France en février 2011, constituant ainsi un document étonnant sur ceux qui "firent" la 5e DI à partir du 31 août 1914.

Retrouvez ci-dessous quelques unes de ces photos prises devant le prieuré de Roucy.

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11 décembre 2010 6 11 /12 /décembre /2010 10:22

Le 3 août 1914 l’Allemagne déclare la guerre à la France et à la Belgique.

Le 4 août le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne. Aussitôt, un Corps expéditionnaire britannique (la British Expeditionary Force) est envoyé pour participer aux combats en France et en Belgique.

Arrivée de l'Infanterie anglaiseL'Infanterie Anglaise arrivant en France.

Artillerie anglaise se rendant sur le front.L'Artillerie Anglaise se rendant sur le front.

En mai 1918 le quartier général de la 8e Division Britannique se trouve à Roucy où d’importants combats vont se dérouler.

  150-B.jpg

Le château de Roucy siège, en mai 1918, de la 8th Infanterie Division Britannique.

Nous publions sur cet épisode, et avec son aimable autorisation, un article de Jean-Louis LEGAY paru dans la revue Entre Deux Terroirs. Qu’il en soit remercié.

N.B. : nous nous sommes permis d’ajouter quelques illustrations.

img841

  Entre Deux Terroirs

 

N° 56

 

AVRIL-JUIN 2008

 

HISTOIRE : Mai 1918, de l’Aisne à la Vesle, trois jours de cauchemar pour les Anglais  

Par Jean-Louis Legay

 

Il y a 90 ans, le 27 mai 1918, notre région voyait une nouvelle fois les armées allemandes passer sur son sol. Le IXe Corps de l'armée britannique était là. Il a tenté de résister. Pour lui rendre hommage, j’ai choisi de vous présenter le récit d’un jeune officier britannique, Sidney Rogerson, qui exerçait dans les transmissions et le transport au sein de la 8e Division. Il raconte son histoire, celle de son unité, qui en mai 1918 a dû faire face à l’offensive allemande dans un livre intitulé « The last of the ebb » (1). Il raconte l’attaque qui traverse notre région, de l’Aisne à la Marne, en passant par Roucy, Ventelay, Montigny, Jonchery, …après avoir parcouru vingt-sept milles (2) en quatre jours à travers bois et collines, en traversant trois cours d'eau, sous la chaleur d’un printemps torride, avec des rations insuffisantes et pratiquement sans appui d'artillerie, sans appui d’aviation. J’ai souvent utilisé les termes de son texte imagé qui rendent parfaitement compte de la situation du moment.

 

Le IXe Corps d'Armée Britannique, P.C. à Jonchery-sur-Vesle, a 3 divisions en ligne et une en réserve.  

En ligne,

la 50ème D.I. Britannique, P.C. à Beaurieux,

la 8ème D.I. Britannique, P.C. à Roucy,

la 21ème D.I. Britannique, P.C. à Châlons-le-Vergeur.

En réserve,

la 25ème D.I. Britannique, P.C. à Montigny-sur-Vesle.

 

En 1918, lors de cette deuxième bataille de l'Aisne, le IXe Corps de l'armée britannique a été presque entièrement détruit. Il comprenait avant la bataille de l’Aisne, les 8e, 21e, 25e et 50e Divisions qui avaient été fort malmenées pendant la grande offensive allemande de mars 1918 dans la Somme. Il avait été envoyé au repos dans l'Aisne, secteur supposé tranquille, placé sous commandement français, dans le cadre de la VIe Armée française. Le IXe Corps va prendre la garde du front entre Craonne et Loivre.

Bataillons anglais revenant des lignes, sur une route du frBataillons anglais revenant des lignes, sur une route du front de l'Aisne.

Bien que les traces de l’offensive française de 1917 soient encore visibles, les Anglais furent surpris de trouver là une région verdoyante, avec de grands bois, des ruisseaux et des rivières, loin de la boue des tranchées de la Somme.

On les avait placés en avant des barrières naturelles que sont l’Aisne et le canal. Leur Chef de Corps, Alexander Hamilton-Gordon, aurait préféré se tenir en arrière, mais le Commandement français, le général Duchêne en avait décidé autrement ; il fallait tenir les saillants durement conquis, le plateau de Californie, le bois des Buttes, le plateau de Gernicourt, 1a ligne des villages de Cormicy, Cauroy, Villers-Franqueux, Thil et Saint-Thierry. La vie s’écoulait tranquillement. On ne s’attendait ni à attaquer, ni à être attaqué. A partir de mi-mai, le secteur était toutefois devenu trop calme. Des prisonniers allemands capturés, des déserteurs et des prisonniers français échappés disaient qu'une grande attaque allemande était imminente. Le Commandement l’a ignoré ; il n’a pas changé sa défense.

Infanterie anglaise entourant un jeune françaisSoldats de l'Infanterie Anglaise entourant "un jeune volontaire" français.

Contrairement aux Français dont la politique est de ne « jamais déranger un nid de guêpes », les Anglais avaient pour règle de harceler continuellement les Allemands. Un ennemi calme est un ennemi qui doit être suspecté.

Le quartier général de la 8e Division se trouvait à Roucy dans le château perché sur la colline à la vue des tranchées allemandes. Une sensation de malaise commençait à se propager parmi les troupes anglaises.

Infanterie anglaise occupant un village français.Infanterie anglaise occupant un village français.

La nouvelle est parvenue le 26 mai à 3 h 45. L'ennemi devait attaquer le lendemain sur un large front à une heure du matin. Notre conteur, Sidney Rogerson, remarque : « Ainsi, le coup est tombé. Pour la troisième fois, nous avons à supporter le poids d'une offensive ennemie. »

Au Bois des Buttes, le 2e Devon s’est préparé avec difficultés car les tranchées et les souterrains n’avaient pas été explorés avec minutie. A 9 h, un feu de harcèlement a été ouvert sur l’ennemi. Sydney écrit : « La forte détonation des dix-huit livres se mêle au bruit rauque des obusiers ». L’ennemi n’a pas riposté. Le silence a persisté pendant des heures. Sidney raconte : « J'ai pris un whisky-soda… quand soudain whizz-plop! whizz-plop! Deux obus allemand de gaz ont éclaté à portée de main » et le déferlement de feu et de fer a commencé autour du Bois des Buttes. Il était 1 heure du matin le 27 mai.

Armée anglaise. Batterie d'artillerie bBatterie d'artillerie anglaise en action.

Les hommes se sont précipités dans les abris, ont mis leur masque à gaz. Par manque d’électricité, tout fut plongé dans l’obscurité. « C’est la descente aux enfers ». Au fond des tranchées et des sapes, dans la foule des soldats qui se bousculent, dans les odeurs de transpiration, le gaz a commencé à pénétrer. Les masques à gaz ont été endossés à la hâte et les entrées des abris fermés avec des couvertures. Des braseros d’éclairage furent placés dans les escaliers. Le gaz ne pouvait plus entrer, l’air non plus. C’était presque l’asphyxie.

Sydney obtint quelques informations. Le Middlesex, tout proche, étaient terriblement battu. Vers 5 h 30 il a été indiqué que l’ennemi avait rompu la ligne de bataille et progressait vers la Ville-aux-Bois. La position du Bois de Buttes n’était plus une forteresse mais un piège mortel. L’ordre fut donné de quitter les lieux, d’abandonner tout, sauf la boîte contenant les envois confidentiels que Sydney prit sur ses épaules.

La Ville-aux-Bois 6La Ville-au-Bois - Le Bois des Buttes.

Lorsqu’il sortit, la poussière tourbillonnait dans la tranchée. Dès qu’il eut parcouru vingt mètres, les lunettes de son masque à gaz se couvrirent de buée. Il heurta le mur de tranchée, et se retrouva seul. La peur l’envahit. Il croisa deux officiers avec qui il tenta d’atteindre le bois de Gernicourt. Aucun d'eux ne connaissait le chemin. A peine étaient-ils arrivés au bord de la rivière, dans les roseaux et les saules, que des obus de gros calibre tombèrent propulsant de grands geysers de boue noire. Ils cherchèrent frénétiquement un pont en amont, mais il n'y en avait pas. Après avoir perdu ses compagnons, Sydney tenta de traverser la rivière. Le masque suffocant sur le nez, un bras tenant la boîte des messages et ses effets personnels, il essaya de nager d’un seul bras. Pressé par une mitrailleuse allemande, il perdit toutes ses affaires et les documents dont il avait la charge. Il se résolu donc à progresser sur la rive au milieu des orties pour finalement arriver au pont de Pontavert, lequel était copieusement arrosé par l’ennemi. Le général de brigade debout, bâton dans la main, dirigeait tranquillement les blessés. « J'étais sans armes, sans masque à gaz, j'avais perdu l'agenda, mes vêtements humides accrochés sur moi comme un cataplasme » ; voici comment il se décrivait à cet instant. Il a pu se faire conduire à Roucy. En moins de dix minutes il était en sécurité dans une maison derrière la ligne de tir où, après un bain et après avoir mis des vêtements secs, il prit un petit déjeuner avec du bacon. Il apprit que Fismes avait été pris après avoir été bombardé toute la nuit. La section mobile vétérinaire, et la cantine de Division y avait été piégée.

Une heure plus tard, se sentant plus sec, il est retourné au combat, près du Général de brigade, qui était à ce moment-là en train d'essayer d'organiser une ligne défensive sur le village de Roucy.

Infanterie anglaiseInfanterie anglaise abritée derrière un mur.

La brigade avait beaucoup souffert. Une centaine de soldats seulement avait passé la rivière. Il y avait Lowry, un jeune de l'Ouest Yorkshire avec une balle dans le pied, et son adjudant, Sanders, un caporal du même régiment, une poignée de la Middlesex, deux ou trois des Devons, et quelques fantassins. L’attaque a été si violente qu’il a été difficile d'en obtenir une image claire et précise. Toutes les brigades avaient subi de lourdes pertes. Le Commandement a été aussi très touché. Le Brigadier-Général R. Haig a été gazé, le Général de la 25e brigade, Husey, et Pascoe, son jeune major, ont été portés disparus. En ce qui concerne la 8e Division, l'effectif total de tous grades qui a réussi à passer la rivière n’a été que de quelques centaines. Son commandement a été confié au Brigadier-Général Grogan, qui incorpora ce qui restait de la 23e Brigade. Une sorte de ligne défensive fut mise en place en face du village de Roucy.

Les nombreux ponts sur la rivière, à Pontavert, Concevreux et Maizy, qui n'avaient pas été détruits, permirent aux Allemands de traverser vers midi, sans encombre, l’Aisne et le canal. Par conséquent, ils purent déplacer leurs canons et leurs véhicules sans entrave.

Entre 2 et 3 heures, l'ennemi obligea la 8e Division à faire une retraite précipitée sur les crêtes de Roucy. Toutes les positions fortifiées établies par les français dans les bois au-dessus du village durent être abandonnées, et une nouvelle ligne fut réorganisée plus haut, à cheval sur la route Roucy-Ventelay.

Armée anglaise. Infanterie traversant une forêt.Infanterie anglaise traversant une forêt.

L’activité aérienne ennemie s’est alors développée. A faible altitude les avions se sont mis à mitrailler les voies avec régularité. Les ballons allemands se sont rapprochés.

Dans un fossé-abri au bord de la route, les agents du quartier général de Brigade se sont réunis pour la première fois pour prendre un dîner avant la nuit. Le repas a consisté uniquement en une boîte de saucisses réparties entre les huit présents.

Infanterie anglaise dissimuléeA 5 h 30 les Allemands ont tenté de prendre d'assaut les positions anglaises. Leur avance a été momentanément stoppée par des tirs de fusil et de mitraillette. Mais, la situation est devenue rapidement critique. Sydney, sur un vélo qu’il avait trouvé, a été chargé de porter un message au siège de la 8e Division à Montigny. Le long de cette route, les baraquements, magasins, cantines, étaient désertés, en ruines. Un corps d’homme et son cheval étaient là, carbonisés. A Montigny, Sydney a remarqué que le quartier général et la plupart du personnel s'étaient déjà déplacés encore plus loin en arrière. Il a toutefois pu délivrer son message et a pu retourner sur les lignes, sur la crête de Roucy.

Le jour a commencé à s'estomper et la lueur du soleil couchant a été assombrie par le passage de nuages de fumée provenant des villages, fermes, et refuges en feu. La nuit fut la bienvenue. De nouvelles positions avaient été prises par les Allemands sur la crête au-dessus de Montigny, entre Les Grands Savarts et Romain qui brûlait farouchement. L'avance des Allemands a été si rapide sur la droite qu’ils ont capturé l'ensemble de la 25e Ambulance de campagne dans Bouvancourt. Le Colonel GJ Ormsby, venu donner l’ordre de la retraite, reçut une balle au bras, mais son chauffeur, avec une grande présence d'esprit, se mit rapidement hors de portée. Le commandant de l'ambulance, le Lieutenant-colonel TP Puddicombe, pris par les Allemands, put s’échapper, sauter en dehors de la route dans un marais et tomber dans un trou d’eau jusqu’à la taille. Là, sous le clair de lune, il est resté pendant plus d'une heure, accroupi dans l'eau froide tandis que les Allemands le cherchaient sur la route et sur les hauteurs, et que les mitrailleuses pulvérisaient par intermittence la végétation du marais. Providentiellement il ne fut ni trouvé ni blessé, et dès que les Allemands abandonnèrent la chasse, il quitta les lieux. Après une longue progression sur les mains et les genoux dans les lignes ennemies, il atteignit finalement Montigny qui, par chance, était encore aux mains des Britanniques.

Le Transport de la 8e Division s’est installé dans de vieux baraquements français. Sydney, qui avait besoin de repos s’est endormi rapidement. Toute la nuit les colonnes en retraite se sont déplacées sur la route, bombardées par les Allemands, surtout à l’approche des carrefours et des ponts. Le 28 au matin, une troupe nombreuse de soldats avec ses véhicules s’est retrouvée dans la vallée de la Vesle et sur les hauteurs qui la surplombent, au-dessus du village de Jonchery.

Pendant le petit déjeuner, frugal et improvisé, le poste a été pris sous le feu de l’ennemi. Un obus blessa grièvement deux hommes. Tout le long de cette journée de printemps qui commençait, la malédiction a accompagné les hommes en sueur, fatigués, et les animaux apeurés, sur ces routes poussiéreuses, sous un soleil de plomb.

 

img843Fin mai 1918, le IXe Corps Britannique au combat, entre l’Aisne et l’Ardre – Gravure exposée à la Mairie de la Ville-aux-Bois-les-Pontavert.

 Sur le front, aux petites heures du matin, les Allemands ont soudainement attaqué la ligne vers Bouvancourt et forcé la dispersion des défenseurs sur les hauteurs de Montigny pour provoquer une retraite précipitée vers la Vesle. Le Général Grogan avait reçu l'ordre de recueillir les isolés et de tenir la rive sud de la Vesle. Une ligne de défense a été improvisée, de Prouilly, où la route traverse la Vesle (3), à une grande ferme sur un mille et demi au nord-ouest de Jonchery (4). A l’aube, le 28, la situation était temporairement stabilisée avec les restes de la 8e, de la 50e, et la plus grande partie de la 25e Division. La matinée n’a été marquée par aucune action ennemie. Le soleil est monté haut dans un ciel sans nuages, le panorama semblait étrangement calme à première vue, malgré quelques fumées éparses.

Prouilly.-Eglise.jpgProuilly pendant la guerre 14-18.

A droite, le 21e Division, en dépit de lourdes pertes en vies humaines, était toujours en mesure de maintenir un front organisé. Elle avait maintenu le contact avec les Français plus loin sur son flanc. Sur la gauche, la situation était beaucoup moins rassurante. Au centre les survivants des 8e et 50e Divisions et les Français ont été bel et bien mélangés, ce qui veut dire que quelque part derrière, et de loin, trois commandants de Division ont été nominalement responsables du même secteur ! C'est sur le flanc gauche que le prochain coup tomba. Peu après midi, une attaque déterminée a été lancée contre la 50e Division, à environ deux milles à l'ouest de Jonchery. Les Allemands passèrent avec une grande rapidité et commencèrent à progresser vers le haut, au-dessus des crêtes boisées de Vandeuil. L'attaque s’était portée en même temps vers la droite, forçant une retraite accélérée des Anglais au-delà de la Vesle.

Le travail de consolidation du matin n’avait servi à rien. Les soldats escaladant les pentes au sud de la rivière pouvaient voir l'artillerie ennemie et les convois sur les deux routes qui convergeaient sur Jonchery (5), alors que leurs fantassins s’essaimaient activement à travers la campagne.

Jonchery-sur-Vesle-2.jpgJonchery-sur-Vesle après la retraite allemande 1918.

Sur la crête des collines surplombant la rivière, le long de la route de Jonchery à Branscourt, se trouvait un ancien fort français qui permit de stopper l’avance allemande pendant environ deux heures. C’était une belle position qui commandait le passage de la Vesle. Les mitrailleuses et les fusils ont pu stopper l’avancée des hommes en gris. L’arrêt n’a pas été de longue durée. A 4 h, les Allemands abondamment fournis de mitrailleuses légères, enlevèrent les hauteurs ouest de Jonchery à Vandeuil. La situation fut bientôt intenable et vers 5 h, il fallut évacuer le terrain pour se positionner sur une des crêtes parallèles, à l’est de la route Jonchery-Savigny. Sur d’anciennes tranchées, Grogan réussit à former une ligne cohérente d'artillerie ainsi que d'infanterie. A gauche, il y avait une grande ferme (6) occupée par une poignée de fantassins français, mais de l'autre côté de la route, le terrain en pente vers le haut se dirigeait vers un grand bois qui semblait déjà occupé par les Allemands au vue des silhouettes grises qui se glissaient derrière les arbres. Malgré cela, Armée anglaise. Section de mitrailleuse.le commandement décida que tous les efforts devaient être faits pour empêcher l'ennemi de prendre le contrôle de la route de Jonchery à Savigny. Soixante-dix hommes ont été envoyés à l'avant pour prendre position de l'autre côté de la route et pour empêcher toute tentative des Allemands de déboucher de la forêt. Leur tâche n’était guère enviable, l’ennemi était peut-être caché dans le champ de blé large d’une centaine de mètres entre la route et le bois. La charge dans le blé, baïonnette au canon, fut efficace puisque plusieurs Allemands s’en échappèrent comme des lapins. Après quelques alertes, les Anglais prirent possession de l’endroit, dans le champ de blé, entre la route et les bois. L'ennemi ne fit aucune autre tentative pour se déployer. La venue de l'obscurité rendit la position encore plus précaire, mais tout au long de la nuit dans le blé, le groupe tint une place tout à fait étonnante.

Armée anglaise. Section attendant l'ordre d'attaqueSection de l'Armée anglaise attendant l'ordre d'attaque.

Pendant ce temps, à l’arrière, il n’y avait ni calme ni repos. C’était un étrange pèlerinage le long des routes à la tombée de la nuit. Plusieurs fois les Anglais ont perdu leur chemin, parfois avec des retours en arrière comme par exemple une avancée vers Crugny qui était déjà aux mains des Allemands.

A la 8e Division, chacun essayait de trouver un peu de sommeil, blotti au fond d’une ancienne tranchée. Tout au long de la ligne de bataille, la nuit du 28 au 29 mai a été calme. (7) Le détachement disposé dans le champ de blé ne fut dérangé que par une forte rafale vers 3 h 30 du matin. L'ennemi était massé dans le bois mais ne bougeait pas ! Vers 11 h du matin, alors que les Allemands s’agitaient, ordre a été donné de se replier et de rejoindre le Corps de l'autre côté de la route. Immédiatement le retrait a été observé. Les Armée anglaise. Mitrailleuse.Allemands ont poursuivi le groupe, ce qui a donné lieu à des tirs fournis de fusils et de mitrailleuses, sans toutefois faire de graves dommages. Puis, ce fut l’assaut de la position anglaise principale. Les Allemands ont pu être retenus jusque vers midi, heure à laquelle une retraite générale a été ordonnée pour un regroupement sur une autre crête en face de Treslon, village à environ un mille en arrière. Ce retrait n'a pas été effectué sans difficulté ni sans victimes, mais une fois de plus le Général de Brigade, par son énergie et son exemple personnel, réussit à former une sorte de nouvelle ligne de défense. Mais la troupe de Grogan était pitoyable. Mise en lambeaux, elle ne comptait peut-être plus que 250 hommes affamés, fatigués, sales, 70 d’entre eux étant blessés. On y trouvait aussi quelques éléments des troupes coloniales françaises.

Ce reste d’armée était dispersé le long d'une crête abrupte, dans une grande culture de blé, qui descendait en pente vers la vallée boisée de l'Ardre. En arrière, la colline en pente abrupte rejoignait une vallée miniature dans laquelle était niché le village de Treslon. Plus loin on apercevait une autre crête d'une nature plus boisée, qui dominait le village de Bouleuse. L’ennemi qui venait d’arriver sur les hauteurs se chargea de mitrailler copieusement les soldats en retraite ; éclats de blé, poussière de terre, ricochets… heureusement, les tirs étaient approximatifs.

Une femme française approvisionnant un blessé Anglais.Une femme française approvisionnant un blessé anglais.

La déroute a continué. Le 30, les Allemands atteignaient la rive droite de la Marne entre Château-Thierry et Dormans et accentuaient leur poussée sur leur aile gauche pour faire sauter le saillant de Reims et la Montagne de Reims. Ils n’y réussirent pas. Quant aux Anglais, ils participèrent activement aux combats de juillet qui permirent de repousser l’avance allemande. La présence et le courage des Anglais sont marqués par les cimetières anglais qui parsèment les champs de bataille. A Jonchery-sur-Vesle, Hermonville, La Ville-aux-Bois, reposent les braves qui sont tombés pendant ces jours terribles. Dans ces trois cimetières, ils sont 1173 soldats. Le nombre des tombes de soldats inconnus, environ 70 %, montre la violence des combats qu’ils ont eu à mener. Parmi celles qui portent un nom, 65 % des soldats sont morts dans les combats des 27, 28 et 29 mai 1918, la plupart, en défendant notre petit coin de terre…

Les Anglais morts au champ d'honneur ne sont pas oubliés.

Les Anglais morts au champ d'honneur ne sont pas oubliés.

1 Voir en fin d’article les références de ce livre.

2 Un mille anglais ou mile = 1609 mètres. 

3 Le pont de Cuissat.

4 Certainement la ferme Voisin.

5 La route de Montigny-Ventelay et la route de Pévy-Bouvancourt.

6 Certainement la ferme de Montazin.

7 Le Commandement avait envoyé des renforts de troupes françaises pour appuyer les Anglais. C’est ce qui a certainement retenu les Allemands cette nuit là ! 

 

 

The Last of the Ebb: The Battle of the Aisne, 1918 (en anglais)img842

auteur : Sidney Rogerson

Editeur : Greenhill Books (15 Jun 2007), 160 pages, ISBN-10: 1853677388

 

Sidney Rogerson, jeune officier dans le West Yorkshire Regiment, a participé à la troisième bataille de l'Aisne. Il a décrit la vie de son bataillon de l'Aisne à la Marne. Le parcours de son régiment emprunte des routes que nous connaissons bien, de Pontavert à Treslon, en passant par Roucy, Ventelay, Montigny-sur-Vesle et Jonchery-sur-Vesle.

Un compte rendu du Major-général A D Von Unruh complète le récit et donne des précisions sur l’offensive à la fois du côté britannique et du côté allemand.

L'auteur exprime clairement le grand courage et l'extraordinaire capacité de résistance de l'Ouest Yorkshire, qui a su faire face à la terrible épreuve de cette bataille sans perte de moral. Initialement publié en 1937, ce classique a été réédité avec une introduction de l'historien Malcolm Brown Rogerson.

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 10:31
 La détermination d'Eric VIOT aboutit ce 11 novembre 2010 à Yvré l'Evêque.message cérémonie 11 novembre 2010 -modif DDE Mutinerie de ROUCY 1 

Mutinerie de ROUCY 2

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30 août 2010 1 30 /08 /août /2010 17:23

 

Emile LHERMENIER est l’un des quatre soldats fusillés à Roucy le 22 mai 1916 pour avoir refusé, pendant une heure, de remonter en ligne alors qu'ils venaient, le jour même, d’être relevés (voir l’article : Histoire de Roucy en raccourci).

Eric VIOT, historien amateur, écrivain, se bat depuis des années pour réhabiliter la mémoire de ces soldats « fusillés pour l’exemple ». Son travail a déjà sauvé de l’oubli et du déshonneur plusieurs poilus sarthois.

article-Maine-Libre-lhermenier-07-2010-copie-1

C’est aujourd’hui le nom d’Emile LHERMENIER qui va trouver place sur le monument aux morts, sur décision du Conseil Municipal, d’Yvré-l’Evêque.

courrier-mairie-yvre-12-juillet-2010-002

Eric VIOT est également l’auteur du roman Les blessures de l’âme édité par la Société des écrivains.

couverture-des-blessures

 

 

 

Résumé de Les Blessures de l’âme.

« Eté 1914, instituteur dans un petit village de province, il prépare son départ pour la guerre. Il passera quatre ans dans cet enfer à voir mourir de pauvres types. Quatre longues années pendant lesquelles, lentement, il va sombrer, cherchant le réconfort dans l’alcool.

Contrairement à Georges, son corps ne porte pas les traces de ses blessures : lui, c’est son âme qui a été meurtrie… »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

...

Eric VIOT est membre d’une association de recherches et d’études historiques sur la vie des Bretons pendant la première guerre.

Retrouvez ses recherches et son action sur : le blog d’Eric VIOT ou 

http://les-blessures-de-l-ame.over-blog.com/

 

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18 juin 2010 5 18 /06 /juin /2010 04:45

Il y a 70 ans, aujourd’hui, le général de Gaulle lançait « l’appel du 18 juin » depuis Londres.

Mais savez-vous où il se trouvait 25 ans plus tôt, en juin 1915 ?

Il était alors capitaine et commandait la 10e compagnie du 33e régiment d’Infanterie.

La réponse se trouve dans ses « Lettres notes et carnets 1905-1918 » :

img161.jpg

« 13 juin.

Arrivée à Roucy vers 8 heures. Puis à pied jusqu’au Bois Carré. Le colonel est enchanté de me revoir. Déjeuné avec lui. J’ai la 10e compagnie. Passé l’après-midi au Bois Carré. » …

« 21 juin.

Eté faire tirer la compagnie à Ventelay (Aisne). Partis à 2h30. Mais il faut être à Roucy de bonne heure car l’ennemi voit très bien. Nous arrivons à Roucy à 4 heures, il fait déjà grand jour. Puis il nous faut monter la côte de Ventelay qui est très vue aussi. Nous la dépassons pourtant sans recevoir un obus. Après le tir je donne repos car on ne doit pas repasser la côte de Ventelay avant la nuit.

Retour à 23 heures. »

 

 

 

 

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9 octobre 2009 5 09 /10 /octobre /2009 14:40

Communication faite en 1851 par Mr FOURNAISE instituteur à ROUCY auprès de la société archéologique,historique et scientifique de SOISSONS

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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 16:09

 

Le vignoble de ROUCY apprécié en 1866 !! .Extrait de la "topographie de tous les vignobles connus" par A.JULLIEN           
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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 16:34

"Travail historique et généalogique sur les comtes de ROUCY" .Communication faite par M.MELLEVILLE à la société académique de LAON en 1858

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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 12:30

Extrait du "bulletin de la société de l'histoire du protestantisme français -huitième année 1859"                                                                                                                                                  Le temple de ROUCY fut détruit après la révocation de l'édit de Nantes en 1685 (source "le dictonnaire géographique de toutes les communes du département de l'Aisne 1830 )

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